Enjeux majeurs
L’élevage est une activité dominante dans les pays sahéliens où il représente 10 à 30 % du PIB. Cependant, la communauté des éleveurs ne semble pas pour autant bien « lotie » au regard des contraintes multiformes qui l’assaillent. Une des contraintes majeures, constamment mise en relief, est la faiblesse d’accès aux services sociaux de base telle l’éducation et la formation. (Le financement public dans l’élevage au Sahel depuis 10 ans : un double sous-investissement, APESS, juillet 2014).
Au Burkina Faso, le taux de scolarisation et d’alphabétisation de ces populations pastorales est largement en dessous de la moyenne nationale. Cela tient essentiellement à l’inadéquation des systèmes scolaires aux besoins des populations pastorales. La mobilité des parents peut-être un défi pour l’éducation des enfants, si un mécanisme de prise en charge adapté n’est pas mis au point. En effet, le Burkina Faso enregistre des déplacements fréquents de famille entière de pasteurs au cours de l’année scolaire, sans que l’inscription des enfants à l’école ne fasse l’objet d’un traitement systématique. Certains pasteurs se déplacent en laissant les enfants en âge scolaire avec les plus âgés de la famille qui observent ainsi un mode de vie sédentaire. Cette couche étant vulnérable n’échappe pas à la pauvreté qui est l’apanage de plus 43% de la population burkinabè. Alors comment réaliser l’EPT dans ces conditions ? (Stratégie nationale EAC, avril 2014).
Cette situation préoccupante se justifie entre autres par : i) la faible prise en compte des attentes et des besoins spécifiques des populations pastorales dans les programmes d’éducation/formation (langues d’enseignement, valeurs et savoirs endogènes, connaissances et compétences, activités socio-économiques locales et culturelles, etc.) ; ii) l’inadaptation de l’organisation du système éducatif face à des populations dont le mode de vie repose souvent sur la mobilité.
Le faible taux d’accès à l’éducation est encore plus accentué dans les zones transfrontalières où les populations pastorales mobiles échappent complètement à tous les schémas classiques d’éducation et de formation des pays de départ et des pays d’accueil. Par ailleurs, au fil de leurs pérégrinations, ils traversent les frontières et parcourent des centaines de kilomètres à l’intérieur des pays limitrophes où ils côtoient d’autres éleveurs nomades ou transhumants originaires d’autres pays et des agriculteurs sédentaires, ce qui les expose à l’insécurité et à de nombreux conflits intercommunautaires, parfois meurtriers, autour de l’accès aux ressources naturelles.
Partant de là, les besoins des populations burkinabè pour faire face aux difficultés socio-économiques auxquelles elles sont confrontées ont conduit certains acteurs à œuvrer à la mise en place d’organisations associatives : c’est le cas de Andal et Pinal.
L’Association Andal & Pinal dans ce contexte vient répondre aux préoccupations légitimes des éleveurs pasteurs laissés à eux-mêmes et marginalisés par l’essentiel des programmes de société.